Loneliness, my best friend...

20h30: Ariel était assise sur la bordure du lac. Elle était en avance, mais peu l'importait. Elle n'avait aucun endroit où rester, aucun ami à qui parler. C'était comme si sa vie n'avait plus de sens, et qu'elle n'avait d'une chose à faire, aller à Bennet Lake à minuit tous les soirs. Ariel baissa les yeux vers ses jambes, et les caressa du bout des doigts. Dans quelques heures, elle allait se retrouver avec un queue de poisson, à éviter un jeune homme qui visiblement la recherchait. D'ailleurs... Au fond d'elle, elle éprouvait un certain plaisir à être poursuivie par lui. Peut être espérait elle qu'il arriverait à la trouver, et que les choses s'arrangeraient. Une larme roula sur les joues de la jeune Ariel et vint s'écraser sur sa jambe gauche.
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La matin, 10h30:

-" Mais c'est pas vrai ! C'est pas possible !"

Ariel regardait la vitrine d'une animalerie avec colère. Elle pouvait y distinguer des poissons dans des bocaux de verre. Ils n'étaient pas faits pour vivre comme ça, ces gens n'avaient pas le droit de faire ça aux animaux.
La jeune femme poussa la porte de l'animalerie, et entra comme une furie, ne se retenant pas de hurler contre le vendeur.

-" Vous navez pas honte ?! Vous aimeriez vous, qu'on vous enferme dans un bocal en verre jusqu'a la fin de vos jours ?! ASSASSIN ! Vous ne méritez qu'une chose, qu'on vous coupe..."

Elle fut interrompue par deux policiers qui passaient pas hasard. Intrigués par le bruit, ils pénétrèrent dans le magasin....


16h00:

-" Allez la p'tite dame, vous pouvez partir maintenant."

Ariel avait été emmenée au commisariat, conduite par les deux policiers. Le vendeur avait expliqué que c'était une furie luttant pour la défense des animaux. On avait mit Ariel en cellule pour la calmer, et elle s'était retrouvée avec un dealer et une timbrée qui hurlait contre tout le monde. A la regarder dans la cellule, n'importe qui aurait eu pitié. Elle était restée assise dans un coin tout le long, évitant soigneusement le regard du dealer qui la regardait avec un certain interêt.

Ariel se retrouvait donc dehors, face à la rue et ne sachant pas où aller. Elle ferma les yeux un instant prit son inspiration et se décida à aller à Bennet Lake, à son rythme qui était plutôt lent. Elle profita du paysage qu'elle ne trouvait pas grandiose, et faillit se faire renverser de nombreuses fois....

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20h30 -- Retour au présent: Ariel essuya sa joue humide du revers de sa main, et renifla presque inaudiblement. Elle leva la tête vers le lac, et plongea son regard dans les eaux sombres... Décidément, encore une journée ratée.

Ariel avait totalement perdu espoir. A quoi sa vie se résumait elle ? A rien. Elle rêpétait le même rituel depuis quelques jours déjà, et sa vie n'en changeait pourtant pas d'un poil. Elle avait beau aller à Bennet Lake tous les soirs, sa vie était toujours aussi cruelle. Ce qu'elle savait moins, c'était que d'autres personnes étaient dans le même cas qu'elle. Si seulement elle apprenait que d'autres personnes se retrouvaient enfermées à New York sans savoir ce qui les attendait vraiment, elle se sentirait peut être mieux et trouverait une raison pour continuer à aller ici tous les soirs.

Mais pour l'instant, elle ne savait rien. Elle n'avait aucunes certitudes, à part le fait que si elle ne respecte pas les "règles" son conte et elle par la même occasion disparaitraient. Combien de fois avait elle fermé les yeux pour se rappeler d'une bribe de son passé ? Des centaines. Mais rien. Tout ce qu'elle ressentait, c'était un vide profond, n'exprimant pas seulement le manque d'informations sur sa vie, mais le manque d'une personne... Cette personne, elle ne savait pas qui c'était. Tout ce qu'elle savait, c'était que cette personne existait bel et bien, mais qu'elle ignorait tout d'elle. Toujours prisonnière de ses songes, elle ne sentit pas une persone arriver. Elle sursauta quand elle entendit le craquement d'une branche, et se releva brusquement pour se mettre façe à cette personne qui se trouvait être un jeune homme de son age à première vue.

Pendant un instant, elle le dévisagea sans un mot. C'était comme si son coeur hurlait et voulait sortir de sa poitrine. Il battait tellement fort qu elle pouvait le sentir. Elle le connaissait, elle en était sûre. Mais comment ? Puis soudain, la vision d'un bateau lui fit comprendre que c'était lui qui était sur le lac tous les soirs. C'était lui qu'elle fuyait sans cesse, tout en ayant envie qu'il la rattrape juste avant qu'elle s'enfonce dans les eaux sombres de Bennet Lake.

-"Que voulez vous enfin ?"

La question pouvait paraître stupide. Elle fit un pas en arrière, puis deux... elle n'attendit pas de réponse et se recula vivement vers le lac. Sa montre affichait 22h00. Deux heures, et elle allait plonger de nouveau dans le lac. Mais pour le moment, elle n'avait pas sa queue pour pouvoir nager... Elle mit un pied dans l'eau, et retint un juron. L'eau était gelée, elle le sentait. Elle se retourna de nouveau vers le jeune homme, et lui demanda l'air complêtement perdu:

-" Bon sang mais qui êtes vous ? Je..."

*"Je" quoi ? Réfléchis...*

Elle ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait pas plonger dans le lac tant qu'il n'était pas minuit sans se noyer, et elle avait peur de rester avec lui sans trop savoir pourquoi. Elle passa alors une main dans ses cheveux, cherchant desespérément une solution mais elle ne trouvait pas. Visiblement, elle n'allait pas passer la soirée toute seule. Elle avait le regard vague, et on pouvait facilement comprendre qu'elle était perdue. Elle leva de nouveau le regard vers le fameux jeune homme pour le fixer, et pour la première fois depuis longtemps, elle avait l'impression que quelque chose allait changer dans sa vie.

Plus il se rapprochait, plus elle avait l'impression que le monde se dérobait sous ses pieds. Ne le lâchant pas une seule seconde du regard, elle essayait de lire en lui comme on lit dans un livre ouvert. Elle savait qu'il ne lui voulait pas de mal, mais elle avait un pressentiment. Pas un de ces mauvais pressentiments qui vous tombent dessus, non. Elle avait le pressentiment qu'avec lui, tout était possible. Mais elle n'était pas très fleur bleue. Depuis qu'elle était arrivée ici, les seuls sentiments qu'elle avait éprouvé étaient la frustration, la colère et le désespoir. Pendant des jours elle avait été seule, et voilà qu'il se pointait devant elle.

Il lui fit un baise main... Elle était tellement paralysée, qu'elle le laissa faire. Au contact des lèvres du dénommé Eric sur le dos de sa main, une décharge électique la fit légèrement frissoner. Ce qui lui arrivait ? Elle n'en savait fichtrement rien. En tout cas, ça lui était tombé dessus comme une grosse claque.

Eric...ce nom lui disait quelque chose. Elle ne savait pas comment, ni où elle avait entendu ce prénom. Mais il lui était famillier, et elle avait l'impression de l'avoir pronnoncé plusieurs fois même.

*Eric...Eric Fuller...*

Elle se répéta le nom, comme si le simple fait de le prononcer allait tout remettre en place. La raison de sa venue ici, pourquoi elle avait l'impression de le connaitre, et pourquoi elle... avait l'impression de l'avoir toujours attendu ?

-"Ariel. Ariel Davis"

Pourquoi était elle tous les soirs ici ? Pourquoi elle le fuyait ? Fichtre ! Elle ne savait pas ! Elle savait qu'elle devait le faire pour la sauver, les sauver. Et pourquoi elle le fuyait, sûrement car elle avait peur. Peur des sentiments qu'elle pouvait éprouver pour lui.

Elle réfléchit à ce qu'elle pouvait répondre, mais elle se décida à lui dire tout ce qu'elle savait. Après tout, la situation ne pouvait pas être pire ! Elle détourna le regard un instant, posant ses yeux sur les eaux sombres du lac et regarda de nouveau Eric. Elle fit deux pas en avant pour se rapprocher de lui. Ils n'étaient maintenant plus très loin l'un de l'autre, mais pas collés quand même.

-" Pourquoi je viens ? Parce que je sais que si tous les soirs je ne plonge pas dans ce fichu lac, je disparaitrais ainsi que d'autres personnes. Je sais aussi que je vous fuis parce que... Elle hésita un instant et ajouta: J'ai peur. C'est idiot, je sais."

Ariel ne se trouvait franchement pas belle. Elle n'avait jamais prit la peine de se regarder en sirène, et elle se disait qu'elle devait être assez...bizare. Après tout, elle était mi-humaine, mi-poisson. En prime, elle ne pouvait pas se lever car avec une queue de poisson à la place de deux jambes, elle ne pouvait pas faire tout ce qu'elle pouvait souhaiter.

Il la remercia. Elle lui adressa un sourire sincère, avant de tourner le regard vers le lac. Elle avait le sentiment d'avoir déjà vécu ça. C'était parfaitement idiot, elle ne pouvait pas l'avoir déjà vécu, c'était impossible.Quoi que...

-" De rien... Je n'allais quand même pas vous laisser vous noyer ! En tout cas, vous m'avez fait sacrément peur."

Elle souffla un bon coup, histoire d'évacuer la pression. Elle consulta sa montre, il était déjà 00h05, et ils n'avaient pas disparus. Peut être avaient ils encore une chance ? Ce fut alors qu'Eric se releva et lui dit qu'il devait y aller. En d'autres circonstances, elle l'aurait retenu. Mais pour quoi faire ? Et puis il devait vraiment y aller pour ne pas disparaître. Ariel hocha de la tête pour lui faire comprendre qu'elle comprenait.

Elle espérait ne pas lui avoir fait peur, même si elle se doutait que c'était le cas. Peut être ne le reverrait elle jamais. Elle le regarda s'éloigner, et retourna à son tour dans le lac une nouvelle fois. Elle plongea, se retourna une dernière fois pour le regarder partir. Elle allait se retourner de nouveau pour s'en aller, qu'Eric fit demi tour et entra dans l'eau pour la rejoindre. Elle équarquilla les yeux, se disant que ce n'était peut être pas une très bonne idée de faire ça. Légèrement amusée, elle lui dit:

-" Si vous vous noyez de nouveau, je n'aurais plus la force de vous faire remonter à la surfaçe !"

Mais visiblement, il n'en avait rien à faire. Il s'avança jusqu'a elle, et Ariel l'écouta. Lui aussi avait visiblement peur de ne plus la revoir. Elle baissa les yeux, et joua nerveusement avec une mèche de ses cheveux. Ariel, un nom de princesse. Cette phrase la fit sourire. Elle allait rétorquer quelque chose, qu'il l'embrassa. Elle se recula avec un sursaut, et le dévisagea l'air incrédule.

-" Non mais ça va pas ?"

Elle le regarda encore quelques secondes avec colère et s'empara des lèvres d'Eric avec fougue. Ce qui lui avait prit ? Elle n'en savait rien. Elle avait juste envie de profiter de lui encore un peu. Elle finit par mettre fin au baiser, légèrement génée. Elle se racla la gorge et finit par dire:

-" Bref... Heu... Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Elle hésita. J'espère vous revoir et...promis, la prochaine fois je ne vous fuirai pas. ajouta-t-elle avec un rire nerveux.

D'un côté, elle ne regrettait pas de l'avoir embrassé. Après tout, elle avait passé des jours à réfléchir aux conséquences de ses actes, et ça ne l'avait menée strictement nulle part. Alors peut être qu'elle devait arrêter de réfléchir et plutôt se laisser porter par les évènements ! Mais elle cogitait toujours. Où cette histoire allait elle les mener ? Ils étaient prisonnier d'un monde qui n'était pas le leur et peut être allaient ils être encore séparés. A quoi bon s'attacher si c'est pour être séparé de la peronne que l'on aime ?

Elle avait du mal à rester en plaçe à cause de sa queue de poisson, ce qui faisait qu'elle bougeait légèrement pour rester en équilibre. Elle prit les deux mains d'Eric dans les siennes et les serra assez fort comme pour chercher une part de réconfort. Il avait froid, mais elle, elle ne sentait rien. Elle était habituée à ce climat depuis qu'elle devait plonger dans le lac alors... Eric lâcha les mains d'Ariel pour caresser sa longue cheuveulure, ce qui la fit sourire.

-" C'est étrange... Que personne n'ait disparu je veux dire. Peut être qu'il suffit pour vous d'être dans le lac pour que le conte perdure encore. Je ne sais pas..."

Qu'est ce qu'elle savait en fait ? Pas grand chose. Elle savait qu'elle était différente des autres filles de New York. Elle savait aussi qu'il se passait quelque chose entre Eric qui se tenait devant elle et elle savait que cette situation était grotesque. C'était tout. Triste résumé de la situation...

Il lui avoua qu'il avait bien envie de rester l'embrasser, mais qu'il avait froid, ce qui la fit légèrement rire. Depuis combien de temps n'avait pas elle rit ? Une éternité. Ses joues rosirent lorsqu'elle s'entendit rire, pas qu'elle n'avait honte, mais car elle n'était pas du genre à s'emporter facilement. En quelques heures elle était passée de la peu à la panique, puis à l'amusement. Ariel posas ses mains à plat sur les avant bras d'Eric et le frotta énergiquement essayant de les réchauffer, ce qui ne devait pas avoir grand effet.

-"Vous feriez mieux de sortir de l'eau, vous aller attraper une de ces maladies. Manquerait plus que ça !"

Elle le regarda sortir, et en profita pour nager jusqu'a un rocher qui ne se trouvait pas bien loin de la berge. Elle regarda avec stuéfaction les habits, tout en sautant pour pouvoir s'assoir. Elle rejetta ses longs cheveux qui la génaient en arrière, et se demanda elle aussi si ce n'était pas...un prince.

*Impossible !*

Elle le regarda se rhabiller toujours pensive, et elle ne redescendit sur terre que quand elle sentit qu'il venait s'assoir à côté d'elle et qu'il lui posa une question qui la mit en profonde réflexion. Elle ne se souvenait de rien... Elle trouvait juste bizare le fait qu'il se retrouve avec des habits de prince charmant, et qu'elle se trouve elle dôtée d'une queue de poisson.

-" J'ai l'impression de ne pas avoir ma plaçe ici. Tout comme vous, ce monde me semble... ne pas convenir à moi ! Comment une sirène pourrait avoir sa plaçe ici ? Les gens de cette ville ne pensent qu'a eux mêmes. Ils sont égoistes et... et il me semble que je n'ai jamais vraiment vécu ici. Je ne me souvient de pratiquement rien."

Elle plaça une mèche rebelle derrière son oreille, et poussa un soupir.

C'était vrai, Ariel n'était pas bête. A première allure, on la remarquait plutôt pour son physique plutôt avantageux, et on remarquait plus tard qu'elle était vive d'esprit. Vous avez déjà vu vous, une princesse moche, méchante et bête ? Non, sinon ça serait une sorcière. Sauf qu'Ariel ne savait pas vraiment qu'elle était une princesse, même si elle se posait serieusement des questions à ce sujet. Entre les habits d'Eric et sa propre transformation, il y avait sacrément de quoi s'en poser.

Ariel quant à elle, sentait qu'elle changeait, mais pas autant qu'Eric. Pour preuve, elle s'était faite arrêtée par la police alors qu'elle déversait toute sa rage sur un pauvre animalier qui vendait seulement des poissons. Mais d'après le point de vue d'Ariel, cet homme était un assasin et un psycopathe. Qui aurait envie d'être enfermé dans un bocal de verre à la merci des gens ? Sûrement pas Ariel. Tant, elle finirrait comme ces poissons... Quelqu'un l'apperçevrait au lac, la prendrait en photo et le lendemain matin, tout le monde attendrait la "Sirène de Bennet Lake" Puis quelqu'un la capturerait pour la mettre en exposition comme un vulgaire montre, elle ne pourrait pas retourner à Bennet Lake pour sauver le conte et...

*Oh la ferme Ariel ! Arrête...*

Elle sortit de ses pensées quand elle sentit la main d'Eric sur ses écailles, ce qui la fit frisonner. Personne à part elle n'avait jamais touché ses écailles, et la sensation était bizare. Il s'excusa mais elle ne lui en voulait pas. Après tout, visiblement ils allaient partager pas mal de choses ensemble, donc...

-" C'est rien..."

Plus que des amis ? Il avait certainement raison... Mais comment se fait il qu'elle n'ait aucuns souvenirs de lui ? Elle avait beau réfléchir, rien ne venait, rien. C'était dans ces moment là qu'elle avait bien envie de se taper la tête contre les rochers...

-" J'ai l'impression aussi mais...Je n'ai aucuns souvenirs de nous deux ! Quand je réfléchis, je ne nous vois jamais ensemble. On dirait qu'on a traversé beaucoup de choses, mais que rien ne m'est resté en mémoire. C'est comme si tout c'était...effacé !"

Par contre, ce qu'ell eavait remarqué ces derniers jours c'était qu'elle se sentait observée pratiquement tout le temps. Comme si quelqu'un la pistait pour obtenir quelque chose d'elle, mais elle ne savait quoi. Ariel s'était de nombreuses fois retournée dans la rue, mais elle n'avait distingué que des passants qui la regardaient bizarement car elle se retournait tout le temps. Ce dont elle était loin de se douter, c'était qu'elle était effectivement observée, par Jailyn Rinks (dit Ursula) qui voulait lui prendre sa voix et la tuer par la même occasion.

Ariel souria vaguement quand Eric déposa un simple baiser sur sa joue. Elle ne doutait pas du fait qu'elle l'attirait, mais il ne voulait pas la brusquer... C'était un parfait gentleman. Quand il posa la main sur la sienne, elle retourna sa main pour serrer celle d'Eric. Tout en gardant sa main, elle se tourna légèrement vers lui pour lui demander:

-" Tu n'as pas le sentiment d'être suivi et que quelqu'un te veux du mal ?" Elle faisait référence à cette mysterieuse personne qui la suivait, elle en était certaine.